Make the end of the world great again! Redonnez à la fin du monde sa grandeur !

La tristesse nous vieillit. C’est le meilleur des agents vieillissants.
Elle commence par le visage puis courbe notre échine.
Si jamais, pour on ne sait quelle raison, tu veux paraître plus vieux ou vieille que ton âge, commence par être triste.
La reine et Jeanne sont si vivantes quand il y a du danger et du vent dans les cheveux.
Je les ai vues se prendre dans les bras l’une l’autre.
Il a neigé sur Azincourt, a dit Jeanne, avant d’ouvrir au hasard un livre d’Anna Akhmatova : Devant tant de malheur les montagnes se tassent.
La première fois que je les ai rencontrées a été tellement marquante. Ce jour-là, je les ai vues apparaître par une fenêtre. Depuis il m’arrive encore de dessiner des fenêtres en espérant les revoir apparaître.
Ce sont des dessins de type sentimental et dérisoire, au crayon

Jeanne laisse les sodas dans les sacoches de la moto et part se balader les mains dans les poches. Elle essaye d’oublier le bâtard de la nuit, ce Don Juan qui prend son plaisir à faire tomber les filles dans ses bras et n’en veut plus après.
Ce Don Juan ressemble à ces gens qui, après avoir coupé du bois pour la cheminée, se sentent réchauffés et n’ont plus envie de faire du feu.
Il est difficile de trouver une armure à sa taille.
L’armure est lourde et fait transpirer.
Ta protection t’enferme. Sinon ce ne serait pas une protection.
Jeanne relit la phrase de Pacôme Thiellement : La véritable émancipation tient à la construction d’un bonheur totalement indépendant de la notion de réussite. (Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or)
Les phrases ne servent à rien la première fois.

(Vanessa Marc)
Comment la campagne peut-elle faire tant de mal à l’art contemporain ? Silence ou placidité ? Ignorance ou permanence ? À cause des tronçonneuses et des tracteurs, des plantes et des systèmes d’arrosage ?
Où veux-tu en venir, Jeanne, avec cette histoire d’art contemporain ?
Où l’on veut en venir, c’est la question.
Arrête-toi seulement sur quelque chose qui compte profondément pour toi.
Le loup hurle la nuit parce qu’il a peur des moutons. À force, sa peur fait peur, il se sent obligé de devenir dangereux. Au début de nombreux loups n’aiment pas le mouton, ils se forcent.
Ne voit-on pas là-bas commencer une histoire d’amour ?
Tu sais, Jean-Pierre, bien que le centre de recherche sur les potions magiques connaisse de grands succès, le peuple reste mécontent.
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LECTURE LE 9 OCTOBRE 2021
Hors série de la revue Cockpit
MAP
Le samedi 9 octobre 2021 à 17h, La Cômerie
(174 Rue Breteuil, 13006 Marseille)

Présentation par
Christophe Fiat et Charlotte Rolland

Avec
Nadine Agostini
Adrien Bardi
Alessandro Bosetti
Emma Cambier
Liliane Giraudon
Valérie Horwitz
Eric Houser
Manuel Joseph
Sarah Kéryna
Florence Manlik
Hanna Modén
Lotfi Nia
Jean-Pierre Ostende
Laura Vazquez
Dorothée Volut

En partenariat avec le festival Actoral

Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Renseignements Centre international de poésie Marseille
04 91 91 26 45
cipm@cipmarseille.fr
Cockpit est un mensuel de création (poétique, plastique, sonore) lancé en 2020 par Charlotte Rolland et Christophe Fiat.
En partenariat avec le Cipm, elle propose un hors-série envisagé comme un horizon décalé, une étrangeté : « Nous avons trouvé passionnant d’imaginer un thème qui capte une atmosphère plutôt que d’appliquer et de développer une idée. Ce thème, c’est Marseille envisagé davantage comme un arrière-fond, une profondeur avec ses angles morts et ses rumeurs urbaines et aussi maritimes. Aussi avons-nous convenu de l’intituler MAP — carte en anglais ou bien acronyme : Marseille Ambiance Poème ». Soit un laboratoire textuel ouvert, réunissant seize auteurs ayant souvent un lien avec Marseille ou la région.

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