Safari dans un quartier sensible

Le safari photo en quartier sensible est devenu une affaire courante, proposée par plusieurs opérateurs culturels qui présentent la chose sous le label gagnant-gagnant.
Seul ou en petits groupes les clients sont promenés dans un quartier prétendument prioritaire (opération La ville accélère). De nombreuses activités sont proposées aux clients selon leurs désirs de mises en situation : photos de dealers au téléobjectif, descente dans les caves, simulation d’une journée de guetteur en scooter, rencontre de la faune et de la flore, parcours d’architecture dévastée (histoire de la politique urbaine), symbole des années des barres et tours, guidage par des artistes confirmés ou des architectes habilités, à travers des friches et des zones de développement expérimental, tous conduits par un fixeur local (activité reconnue comme nouveau métier, nouvelle compétence) qui s’occupera autant de la traduction, de l’interprétation que des prises de contact, de la négociation et des achats de produits locaux s’il y en a.
Un repas local est souvent prévu avec des représentants de la population.
Il y a aussi des exfiltrations en hélicoptères qui sont assez recherchées.
Le safari photo en quartier sensible n’est pas sans danger et, récemment, un safari photo a mal tourné.
Heureusement le fixeur (de la famille d’Oran) est quand même parvenu à sauver son groupe.
Quand on l’interroge au sujet de son métier, le fixeur de la famille d’Oran répète à chaque fois qu’il ne pense pas continuer et qu’il rêve d’un vrai métier parce que celui qu’il exerce en ce moment le dégoûte un peu (ce sont ses termes).

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