Conversations à l’étoile noire

– La qualité des repas dans un restaurant universitaire en dit long sur la qualité de l’université ? Vous en êtes certain ? Pour aller mieux souvent, il faut d’abord aller plus mal.
– Vous faites allusion aux coups de marteau volontaires dans un esprit ça-fait-du-bien-quand-ça-s’arrête ?
– La technique du marteau ça-fait-du-bien-quand-ça-s’arrête a fait ses preuves. De même un couple dure plus longtemps s’il reste impersonnel, s’il sait rester impersonnel, détaché, presque étranger, dès le début, s’il se rapproche du fac-similé.
– Seulement, n’est pas impersonnel qui veut.
– Vous avez raison. Quand on a demandé à Amélie Nothomb ce qu’elle aimait faire, elle a répondu : vomir.
– Vomir soulage. Mais l’àquoibon vous insensibilise durablement.

– On sait par expérience en laboratoire qu’un papillon mâle délaissera toujours une femelle de sa taille pour choisir un papillon bien plus gros, tant pis s’il est peint sur un carton. Le gros faux est souvent préféré au minuscule vrai. Le papillon n’est pas le seul à être irrésistiblement attiré par le plus gros même en toc.
– Oui, le toc brillant et gros attire. Mais c’est une erreur de penser que le sujet d’un film ou d’un livre doit toujours être attirant scandaleux. C’est aussi le problème des bons écrivains qui font de la critique, ils donnent plus envie de lire leur article que le livre dont ils traitent.

– Elle cherche des relations entre la crise de 1929 et la création de la pin-up par les Américains George Petty et Alberto Vargas.
– C’est facile. Un classique de la vie économique. La bourse monte, les jupes se raccourcissent.
– Entre la naissance de James Bond, la mort de Staline et le début des séminaires de Jacques Lacan, la même année, 1953, on voit tout de suite le lien.
– Comme entre la création de Beaubourg en 1972, la crise pétrolière en 1973, la même année que la nouvelle cuisine.

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