Solastalgie carabinée

Elle a remis à plus tard son programme de lutte contre la procrastination.
En ce moment elle soigne sa solastalgie diagnostiquée il y a deux ans par Madame Piedtenu qui avait cité la phrase de Jacques Chirac prononcée à Johannesburg en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Ce néologisme de Glenn Albrecht, la solastalgie, signifie la douleur psychique causée par la sensation de vivre un désastre écologique, ce que l’on appelle aussi (selon une autre école) l’éco-anxiété ou, plus rarement, la catastrophilie pathologique ou le mal de terre… Bref les solastalgiques vont mal… (Écouter aussi le podcast J’ai le mal de terre)

Vous ne pensez pas qu’ils sont victimes d’un excès d’imagination ? D’un penchant masturbatoire ? (Lire la tribune sur la pensée entêtante)
L’ancien ambassadeur, l’ex-directeur des statistiques, l’animateur de retour à l’antenne et le professeur émérite qui animent l’émission Place aux jeunes ont tous les quatre assuré que la définition classique de la masturbation (la main au service de l’imagination) ne tenait pas assez compte des vertus de la répétition dans la formation de l’esprit.

Alors comme ça le dépressif voit le monde tel qu’il est ?
Le dépressif anticipe sans le savoir. La semaine dernière encore quelqu’un disait au téléphone dans la rue :
« Hier au bar Le nid, j’avais envie d’aller aux toilettes. Elles étaient réservées aux abonnés. Voilà la nouvelle réalité. »

L’émerveillement devant la simplicité des choses ne vous suffit pas ?
Je n’y arrive pas. Je n’y crois pas. Je crois que cette méthode n’existe pas.
Paul Valery en avait peut-être le pressentiment quand il s’est demandé quel serait notre avenir si nous n’avions pas le secours de ce qui n’existe pas.
Ah oui, sans le secours de ce qui n’existe pas, ce serait difficile.
C’est une chose extrêmement compliquée une vie plus simple.

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