Une fois de plus, au Karaoké bleu, j’ai eu la chance de monter à bord de la balle bondissante, la fameuse bouncing ball, cette balle qui file de syllabe en syllabe au-dessus des phrases de chansons pendant les karaokés et emmène certains passagers qui savent se faire petits, de l’autre côté de la réalité, dans un espace si attachant qu’il est difficile de revenir sur terre et de retrouver ce que vous savez.
Quand on est à bord de la balle bondissante, c’est tout de suite un bal de fantômes pour commencer.
Depuis quelques années, les metteurs en scène de paysage promettent des perspectives à couper le souffle (et pas seulement des concours de réaménagement d’anciennes usines en quartier de la créativité et de la connaissance) et nous en profitons, parfois malgré nous.
Le chauffeur fantôme à bord de sa voiture dorée roule très lentement en diffusant des airs envoûtants, des chansons qui ensorcèlent et il ne faut pas toutes les écouter avec trop de cœur. Le chauffeur fantôme est d’ailleurs suivi par des ribambelles d’enfants boomerangs, les yeux un peu jaunes, des wannabe stars qui consultent leur réseau social sur leur téléphone, des championnes du désastre, des étoiles montantes, et même des épouses parfaites, beaucoup trop souriantes pour être dans leur état normal.
Sur les trottoirs il y a toujours quelques marins perdus, des revenants, des apprentis bon comédien, des cinéphilitiques qui regrettent les vieilles salles à marquises aux multiples néons et affiches en couleur, des cinécrophiles aussi, spécialistes du cinéma muet, sans compter les inévitables marcheurs pathologiques, ainsi que quelques cas sociaux en survêtements colorés qui mangent du pop corn et se tapent dans le dos.
Plus loin il y a le marché humain de l’emploi où toutes les professions sont représentées (bâtiment, éducation, pigistes en tous genres, bricolage, réparations), de grandes affiches pour des résidences sur l’île du diable où se pratique le fisc fucking.
Il y a aussi une jolie publicité pour de la tarte noire et de vieilles chansons de music hall assez tristes.
La tristesse n’empêche pas les farceurs.
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Signe des temps : moins de revenus, plus de revenants.