Ethnocentrisme au Pico Pico

Achour d’Oran et Bakri d’Oran, deux musiciens, sont allés suivre le débat sur l’ethnocentrisme, intitulé : Voir le monde avec la pensée dominante de sa communauté d’origine.
Ce débat a été organisé au Pico Pico dans une des salles dédiées aux rencontres internationales. Jamais, en plus de deux mille ans, dans Notre Ville, les rencontres et les débats n’ont été si souvent prévus, organisés, au point que des bâtiments entiers sont remplis de salles de débats vides et que des dizaines de médiateurs professionnels et bénévoles, souvent employés par la municipalité, arpentent les rues pour avertir les citoyens, les informer et les inviter à rejoindre les conférences, tables rondes, forums, rendez-vous de la parole publique, speed dating (rencontres rapides) scientifiques (avec des chercheurs), rencontres multi-facettes, réunions officielles.
Avant que ne débute la discussion sur l’ethnocentrisme sont projetés plusieurs extraits de films, sur les conditions de la démocratie et, entre autres, la projection d’une émission de télévision avec le poète syrien Ali Ahmad Saïd Esber, dit Adonis. Il s’agit d’un entretien diffusé en 2006.
Achour d’Oran et Bakri d’Oran n’en reviennent pas. « 2006 ! Tu te rends compte, 2006 ! 11 mars 2006 ! »
Nous les entendons clairement répéter : « 2006 ! Tu te rends compte, 2006 ! Tu avais dix ans ! »

Après la projection, il y a eu comme un grand silence dans cette salle dédiée aux débats et rencontres, en général plus houleuse que silencieuse, parfois bouleversée.
Ce n’était pas du calme ni du repos mais un silence très clair, très audible.
Une gêne. Un désert.
Un embarras qui n’avait besoin d’aucun mot.

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