Pas d’embouteillages chez les fourmis

Ça y est ! Les investisseurs sont arrivés. Ils ont acheté des immeubles et chassé les locataires pour l’amélioration de l’habitat. Ils ont peint, changé les fenêtres, rénové les appartements. Ils ont viré aussi les petits commerçants.
En deux temps, trois mouvements, ils ont réussi à faire de cette grande rue une rue parfaitement ennuyeuse.
Même plus d’embouteillage.
Les embouteillages sont trop humains.

Il n’y absolument jamais d’embouteillages chez les fourmis.
Des chercheurs allemands (pas d’ironie sur l’organisation) ont étudié l’embouteillage de fourmis méticuleusement.
Ces chercheurs provoquent des embouteillages chez les fourmis et observent les réactions.
(En même temps je me demande toujours si nous, sur Terre, ne sommes pas étudiés en permanence et si la Terre entière n’est pas qu’un grand parc voué à des études scientifiques.)
Mais bref, quand ces chercheurs créent des embouteillages chez les fourmis, pas un seul coup de klaxon, pas un seul juron.
Et aucun régulateur de trafic.
Pas de bouchon chez les fourmis. En revanche elles se tamponnent pas mal.
Le professeur Travolta soutient qu’il ne faut pas voir les choses ainsi mais plutôt envisager l’embouteillage comme une spécificité humaine.
D’ailleurs les premiers embouteillages de fourmis ont inquiété les scientifiques des laboratoires de Notre-Ville.

Rodin

Il doit bien y avoir des fourmis fainéantes qui se la coulent douce ?
Il n’y a que l’homme qui a ce genre de pratique et de pensée ?
A l’inverse, d’autres chercheurs affirment que la glandouille est animale.
Et pourquoi pas bestiale ?
L’homme serait beaucoup plus sophistiqué. Et il sait rire.
C’est peut-être le travail obligatoire qui a favorisé le rire.
L’homme est si joueur.
D’ailleurs, à peine l’enfant arrive-t-il dans le ventre de sa mère que celle-ci commence de vomir pendant quelques semaines.
On dit d’ailleurs à la mère : « Vous vous habituerez. C’est naturel. »

Madame la Maire aime à répéter qu’interrogé sur la première idée de l’homme, le préhistorien André Leroi-Gourhan avait répondu : « J’aimerais penser que sa première invention, sa première condition de survie, ce fut l’humour. Sans l’humour, il aurait été la misérable créature que l’on imagine trop facilement. »
En même temps, l’homme aurait donc inventé là, avec l’humour, une forme conjointe et profonde de tristesse que ne semblent pas connaître les fourmis.

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En lien avec l’histoire sauvage, une pièce radiophonique : Souffrir à ST Tropez.

L’émission en deux parties
première partie :
https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/souffrir-st-tropez-de-jean-pierre-ostende-premiere-partie

deuxième partie :

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/souffrir-st-tropez-de-jean-pierre-ostende

Réalisation Jean-Matthieu Zahnd
Conseillère littéraire Caroline Ouazana

A 70 ans Jeanne Bregman a sauvé un pré-adolescent de la noyade. En guise de récompense, les parents de l’enfant (M. et Mme Merchant-Cazale) offrent à Jeanne Bregman quelques semaines à Saint-Tropez dans leur villa.
A la Pampanita, commence alors un séjour tout à fait particulier où une jeune Américaine qui occupe la villa voisine, proposera à Jeanne Bregman de jouer dans un film très spécial…
Ce sera pour elle l’occasion de découvrir une vie qu’elle n’avait jusque-là jamais imaginée, tout un monde. Cinéma, drogue et zombies.

Avec
Nita Klein ( Jeanne Bregman)
India Hair ( Sidney Mercury)
Antoine Sastre ( Vincent Gallatino)
Yvon Martin ( un Syndicaliste acteur de télé-réalité)
Lara Bruhl ( Jennifer Cook)
Rémi Goutalier ( Patrick Merchant-Cazale)
Léo Reynaud ( un Zombie syndicaliste)
Bastien Bouillon ( Lolito)
et
Sophie Bezard , Elodie Vincent, Loic Hourcastagnou, Emilie Chertier, Hermann Marchand, Louis-Marie Audubert, Lionel Mur, Matyas Simon, Mathilde Caupenne, Aurélien Osinski, Stéphane Szestak , Cécile Arnaud, Laurent Gauthier

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