Vous savez que je n’ai pas la prétention d’écrire un guide de la ville même si parfois l’allure, le principe, la forme, la présentation des extraits de cette correspondance, n’en sont pas loin.
Je n’ai pas encore trouvé de mots pour définir avec précision ma place, ma fonction.
On pourrait dire historien sauvage mais aussi bien interprète, recenseur, chroniqueur, ethnologue, dénombreur, documentariste ou archiviste.
La définition exacte de l’historien sauvage, je ne l’ai pas.
Ce n’est pas faute d’avoir cherché.
Disons que l’historien sauvage est tout simplement un historien non officiel, à son compte, qui ne travaille dans aucune université ou école, qui ne dépend de personne et qui ne s’autorise que de lui-même à poursuivre son activité, à exercer sa pratique : semi-archiviste, semi-interprète.
Il est difficile de vous dire franchement ce que l’on ressent quand on commence une pratique d’historien sauvage. C’est probablement la sensation d’être dans une impasse, de ne plus avancer, de se sentir bloqué.
C’est une façon de se perdre autant que de se sauver.
Il y a une seule voie : foncer droit devant, éliminer ce que tout le monde sait par cœur, même si ça fait mal d’écarter tant de choses qui pourraient venir se greffer et enrichir la production.