Nous habitons des boîtes, avec des trous pour laisser passer la lumière, tous, partout, le sol n’est plus en terre battue dans la plupart des pays, il y a l’électricité et l’eau courante, des vitres aux fenêtres, de la peinture sur les murs. Pourtant nous habitons toujours des boîtes, ce seront toujours des boîtes, rien que des boîtes plus grandes que nous, des boîtes dans les montagnes et les plaines, en bord de mer, en bord de route, des boîtes de toutes les couleurs, des boîtes neuves, des boîtes abîmées. La boîte est l’avenir de l’être. Elle nous tient et nous contient.
La mère de mon voisin veut qu’il cesse de ressasser la vie dans une boîte et surtout qu’il travaille.
Elle lui dit : Si Georges Clooney y est arrivé tu peux y arriver.
Voilà ce qu’elle lui répète : Si Georges Clooney y est arrivé tu peux y arriver.
Et il répond toujours : Arrête de dire ça, Maman.
(Max Ernst. La liberté détruite par l’absence)
Son amie lui a écrit :
Not easy to state the change you made
If I’m alive now , then I was dead
(Pas facile de définir ce que tu as changé en moi,
Si je suis vivante maintenant, j’étais morte alors)
Elle l’a emprunté à Sylvia Plath dans Arbres d’hiver.
Il espère qu’elle ne finira pas comme Sylvia Plath.
Il sent peser sur ses épaules un oiseau noir.
(Ignacio Iturria)
Que cherchent les visiteurs dans les maisons à vendre ? Une histoire ? Commencer une histoire dans ce type de boîte ? Toutes les maisons sont des boîtes. Tout le monde habite une boîte. Tu habites une boîte, j’habite une boîte, nous habitons des boîtes.