Dans Notre-Ville, bien que je ne sois pas vraiment un partisan du zonage, de l’urban zoning, j’aime particulièrement le quartier des citations où tous les chemins, les rues, les boulevards sont nommés, baptisés, porteurs de phrases, de sens et de sensations.
On habite, on roule, on file dans des phrases.
Cela peut être dangereux quand on aime trop lire.
Au début, c’est étrange, on se dit « mais qu’est-ce que c’est ce machin ? » puis peu à peu, on s’y sent de mieux en mieux, on découvre, on explore.
J’aime passer par le boulevard « Le paradis existe, il est éparpillé sur terre. » (Novalis) où ont vécu bien des amateurs de plein air, bien d’accord pour penser qu’il était très éparpillé, ce paradis.
On peut aussi couper par la rue… « Pour vivre, (survivre), il faut s’en foutre un peu » (Hubert Lucot)… dans laquelle de rares mais fidèles lecteurs viennent évoquer l’auteur et savent bien qu’il faut absolument s’en foutre un peu.
On arrive dans le boulevard « Quand une nation perd ses conteurs, elle perd ses enfants. » (Peter Handke) même s’il y a toujours de mauvais esprits qui viennent écrire sur les murs des phrases moqueuses.
Pourquoi tant d’écriture sur les murs ?
On peut aussi prolonger par l’avenue « Il nous est donc donné de voir se développer simultanément une infinie propension à détruire et une obsession sans frein de conserver. » (Jean-Paul Curnier) où des feux sont régulièrement allumés, accompagnés d’intenses fous rires.
Encore à gauche par le chemin « Je ne voulais pas apprendre les nouvelles techniques de guerre, ni voir de nouveau des hommes jeunes s’entretuer sur les ordres de quelques vieillards. » (Martha Gellhorn) où des générations de pacifistes se donnent rendez-vous de douze à quatre vingt-dix ans.
Puis à droite… traverser la place… « Tu connaîtras la vérité, et par elle tu seras enchaîné » (Philip K Dick) où ont lieu les rencontres des lecteurs de Ballard et Dick.
Puis l’avenue « Ne te laisse jamais aller à te croire maître, même pas un maître à mal penser » (Henri Michaux)… qui est parallèle au boulevard… « Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations. Tenez, Judas, par exemple, il avait des amis irréprochables (Paul Verlaine)
Qui coupe le boulevard « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris… » (Oscar Wilde)
Et la rue… « Elles ne sont vraiment pas belles les personnes qui ont raison… » (Charles Cros)
Et bien d’autres que l’on aimait oublier…
Ah ! Comme on rêvait…
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En lien avec l’histoire sauvage, une pièce radiophonique : Souffrir à ST Tropez.
L’émission en deux parties
première partie :
Réalisation Jean-Matthieu Zahnd
Conseillère littéraire Caroline Ouazana
A 70 ans Jeanne Bregman a sauvé un pré-adolescent de la noyade. En guise de récompense, les parents de l’enfant (M. et Mme Merchant-Cazale) offrent à Jeanne Bregman quelques semaines à Saint-Tropez dans leur villa.
A la Pampanita, commence alors un séjour tout à fait particulier où une jeune Américaine qui occupe la villa voisine, proposera à Jeanne Bregman de jouer dans un film très spécial…
Ce sera pour elle l’occasion de découvrir une vie qu’elle n’avait jusque-là jamais imaginée, tout un monde. Cinéma, drogue et zombies.
Avec
Nita Klein ( Jeanne Bregman)
India Hair ( Sidney Mercury)
Antoine Sastre ( Vincent Gallatino)
Yvon Martin ( un Syndicaliste acteur de télé-réalité)
Lara Bruhl ( Jennifer Cook)
Rémi Goutalier ( Patrick Merchant-Cazale)
Léo Reynaud ( un Zombie syndicaliste)
Bastien Bouillon ( Lolito)
et
Sophie Bezard , Elodie Vincent, Loic Hourcastagnou, Emilie Chertier, Hermann Marchand, Louis-Marie Audubert, Lionel Mur, Matyas Simon, Mathilde Caupenne, Aurélien Osinski, Stéphane Szestak , Cécile Arnaud, Laurent Gauthier