La technique Adorno

Depuis le temps qu’il y a du vent sur la ville, elle n’a pu résister à en devenir l’amie.
– Autant s’en faire un ami, non ?
Quand elle a ouvert son cabinet de conseils en résolutions, elle a pensé qu’elle pourrait se servir de tout, qu’il n’y avait pas de limites à l’usage et à la pratique, à l’exemple, à la stimulation des comparaisons.
Il y a des résolutions en tous genres.
Elle utilise son cabinet comme un atelier d’artiste. Elle suit les conseils de Liz Magor sur l’atelier en tant que philosophie pratique.

Bien avant d’ouvrir son cabinet de conseils en résolutions, elle a toujours aimé regarder les branches des arbres bouger, agitées par le vent, ou les nuages filer dans le ciel. Elle en parle comme de sa première formation professionnelle classique.
John Constable est bien placé dans son cœur et elle n’a pas oublié les lignes de Jacques Roubaud au sujet du peintre anglais.
Constable avait fait d’une quête du temps la forme centrale de sa peinture et découvert, là était son génie, une solution picturale à son mystère dans le contraste entre ciel et terre, entre une terre peuplée des images fixes du passé, des lieux de l’enfance, et un ciel peuplé des images mobiles du présent perpétué en futur, les nuages.
Elle ne manque pas de le citer même si ses proches n’en sont pas autant enthousiasmés qu’elle.
Ses états contemplatifs ont pu effrayer ses amis.
Elle avoue que l’ennui lui sert beaucoup dans son travail.
Elle cite volontiers Liz Magor : « Il faudrait que tout le monde ait un atelier, le gouvernement devrait en fournir un à chacun… » que l’on peut voir et entendre dans ce court film :
https://amara.org/en/videos/BRgRK1hmOsTk/fr/1783130/
Depuis quelques temps, elle utilise le vent et la pluie pour tester l’état de ses patients. Le vent est un outil qui permet de savoir si l’on va bien. C’est la technique Adorno. Il suffit d’écouter le vent pour savoir si l’on est heureux. Il rappelle l’homme malheureux à la fragilité de sa maison ; il l’arrache à un sommeil fragile et à ses cauchemars. A l’homme heureux, la chanson du vent dit qu’il est bien en sûreté : les hurlements furieux du vent lui montrent que ce dernier n’a plus de prise sur lui.

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En lien avec l’histoire sauvage, une pièce radiophonique : Souffrir à ST Tropez.

L’émission en deux parties
première partie :

deuxième partie :

Réalisation Jean-Matthieu Zahnd
Conseillère littéraire Caroline Ouazana

A 70 ans Jeanne Bregman a sauvé un pré-adolescent de la noyade. En guise de récompense, les parents de l’enfant (M. et Mme Merchant-Cazale) offrent à Jeanne Bregman quelques semaines à Saint-Tropez dans leur villa.
A la Pampanita, commence alors un séjour tout à fait particulier où une jeune Américaine qui occupe la villa voisine, proposera à Jeanne Bregman de jouer dans un film très spécial…
Ce sera pour elle l’occasion de découvrir une vie qu’elle n’avait jusque-là jamais imaginée, tout un monde. Cinéma, drogue et zombies.

Avec
Nita Klein ( Jeanne Bregman)
India Hair ( Sidney Mercury)
Antoine Sastre ( Vincent Gallatino)
Yvon Martin ( un Syndicaliste acteur de télé-réalité)
Lara Bruhl ( Jennifer Cook)
Rémi Goutalier ( Patrick Merchant-Cazale)
Léo Reynaud ( un Zombie syndicaliste)
Bastien Bouillon ( Lolito)
et
Sophie Bezard , Elodie Vincent, Loic Hourcastagnou, Emilie Chertier, Hermann Marchand, Louis-Marie Audubert, Lionel Mur, Matyas Simon, Mathilde Caupenne, Aurélien Osinski, Stéphane Szestak , Cécile Arnaud, Laurent Gauthier

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